Besoin de Dieu et désir de Dieu: l'illusion d'une mort
- Autores
- Mahé, Michel
- Año de publicación
- 2000
- Idioma
- francés
- Tipo de recurso
- artículo
- Estado
- versión publicada
- Descripción
- Fil: Mahé, Michel. Investigador independiente
La mort de Dieu semblerait étre la grande victoire de la modernicé philosophique. Le Zarathoustra nietzschéen n'est pas le seul chantre de cette mort. Les m'in' et xxéine siécles ont retenti á plusieurs reprises de cette annonce, diversement affirmée par les athéismes feuerbachien, marxien, freudien, heideggerien notamment. La dénonciation de l'illusion religieuse, ou l'exclusion de la question de Dieu du champ philosophique, sont des expressions de cette diversité. En ce xx' siécle finissant, l'affaire semble entendue. I1 parait tellement naturel d'entendre des philosophes affirmer leur athéisme, mame si cela ne les empéche pas de continuer de vouloir penser ou d'affirmer le divin. Ce qui est un paradoxe guére plus surprenant que celul de leur tolérance tout aussi naturellement affichée. On affirme l'inexistence de Dieu, mais on respecte ceux qui affichent leur croyance. Est-ce vraiment faire preuve de respect que de tolérer que ses semblables se maintiennent dans l'illusion? Ce n'est tout du moins pas la démarche de Socrate qui n'a cessé de combattre l'endormissement de ses concitoyens, par amour pour eux. Cette forme moderne de tolérance confine, plutót qu'au respect, á la condescendance, qui lui parait bien incompatible. Ou alors, plus problématique pour les tenants modernes de la mort de Dieu, ils sentent l'absence de véritable rationalité dans l'affirmation de l'inexistence de Dieu, ramenant leur thése á un acte de volonté et non á un acte de connaissance. Ce qui fragilise la certitude de la mort de Dieu. Toujours est-il, et pour nous le probléme est véritablement lá, que cette victoire moderne n'est pas acquise. Elle repose sur une confusion relative á la nature désirante de l'homme, sur une occultation de certaines déterminations de cette nature. Dire de l'homme qu'il est un étre de désir, de désirs, est un lieu commun philosophique déjá visité á travers toute l'histoire des ídées. Citons, entre autres philosophes, Platon, Aristote, Epicure, Epictéte pour l'Antiquité; Spinoza, Hegel, Schopenhauer pour les temps modernes; et, plus contemporains, Nietzsche, Freud, Deleuze. Mais tant d'autres auteurs pourraient étre nommés... - Fuente
- Sapientia Vol. LV, No. 207, 2000
- Materia
-
RELIGION
DIOS
ATEISMO - Nivel de accesibilidad
- acceso abierto
- Condiciones de uso
- https://creativecommons.org/licenses/by-nc-sa/4.0/
- Repositorio
- Institución
- Pontificia Universidad Católica Argentina
- OAI Identificador
- oai:ucacris:123456789/12772
Ver los metadatos del registro completo
id |
RIUCA_6ec3a08a85f3844b9b272df45672e1f3 |
---|---|
oai_identifier_str |
oai:ucacris:123456789/12772 |
network_acronym_str |
RIUCA |
repository_id_str |
2585 |
network_name_str |
Repositorio Institucional (UCA) |
spelling |
Besoin de Dieu et désir de Dieu: l'illusion d'une mortMahé, MichelRELIGIONDIOSATEISMOFil: Mahé, Michel. Investigador independienteLa mort de Dieu semblerait étre la grande victoire de la modernicé philosophique. Le Zarathoustra nietzschéen n'est pas le seul chantre de cette mort. Les m'in' et xxéine siécles ont retenti á plusieurs reprises de cette annonce, diversement affirmée par les athéismes feuerbachien, marxien, freudien, heideggerien notamment. La dénonciation de l'illusion religieuse, ou l'exclusion de la question de Dieu du champ philosophique, sont des expressions de cette diversité. En ce xx' siécle finissant, l'affaire semble entendue. I1 parait tellement naturel d'entendre des philosophes affirmer leur athéisme, mame si cela ne les empéche pas de continuer de vouloir penser ou d'affirmer le divin. Ce qui est un paradoxe guére plus surprenant que celul de leur tolérance tout aussi naturellement affichée. On affirme l'inexistence de Dieu, mais on respecte ceux qui affichent leur croyance. Est-ce vraiment faire preuve de respect que de tolérer que ses semblables se maintiennent dans l'illusion? Ce n'est tout du moins pas la démarche de Socrate qui n'a cessé de combattre l'endormissement de ses concitoyens, par amour pour eux. Cette forme moderne de tolérance confine, plutót qu'au respect, á la condescendance, qui lui parait bien incompatible. Ou alors, plus problématique pour les tenants modernes de la mort de Dieu, ils sentent l'absence de véritable rationalité dans l'affirmation de l'inexistence de Dieu, ramenant leur thése á un acte de volonté et non á un acte de connaissance. Ce qui fragilise la certitude de la mort de Dieu. Toujours est-il, et pour nous le probléme est véritablement lá, que cette victoire moderne n'est pas acquise. Elle repose sur une confusion relative á la nature désirante de l'homme, sur une occultation de certaines déterminations de cette nature. Dire de l'homme qu'il est un étre de désir, de désirs, est un lieu commun philosophique déjá visité á travers toute l'histoire des ídées. Citons, entre autres philosophes, Platon, Aristote, Epicure, Epictéte pour l'Antiquité; Spinoza, Hegel, Schopenhauer pour les temps modernes; et, plus contemporains, Nietzsche, Freud, Deleuze. Mais tant d'autres auteurs pourraient étre nommés...Pontificia Universidad Católica Argentina. Facultad de Filosofía y Letras2000info:eu-repo/semantics/articleinfo:eu-repo/semantics/publishedVersionhttp://purl.org/coar/resource_type/c_6501info:ar-repo/semantics/articuloapplication/pdfhttps://repositorio.uca.edu.ar/handle/123456789/127720036-4703Mahé, M. Besoin de Dieu et désir de Dieu: l'illusion d'une mort [en línea]. Sapientia. 2000, 55 (207). Disponible en: https://repositorio.uca.edu.ar/handle/123456789/12772Sapientia Vol. LV, No. 207, 2000reponame:Repositorio Institucional (UCA)instname:Pontificia Universidad Católica Argentinafrainfo:eu-repo/semantics/openAccesshttps://creativecommons.org/licenses/by-nc-sa/4.0/2025-07-03T10:58:11Zoai:ucacris:123456789/12772instacron:UCAInstitucionalhttps://repositorio.uca.edu.ar/Universidad privadaNo correspondehttps://repositorio.uca.edu.ar/oaiclaudia_fernandez@uca.edu.arArgentinaNo correspondeNo correspondeNo correspondeopendoar:25852025-07-03 10:58:11.672Repositorio Institucional (UCA) - Pontificia Universidad Católica Argentinafalse |
dc.title.none.fl_str_mv |
Besoin de Dieu et désir de Dieu: l'illusion d'une mort |
title |
Besoin de Dieu et désir de Dieu: l'illusion d'une mort |
spellingShingle |
Besoin de Dieu et désir de Dieu: l'illusion d'une mort Mahé, Michel RELIGION DIOS ATEISMO |
title_short |
Besoin de Dieu et désir de Dieu: l'illusion d'une mort |
title_full |
Besoin de Dieu et désir de Dieu: l'illusion d'une mort |
title_fullStr |
Besoin de Dieu et désir de Dieu: l'illusion d'une mort |
title_full_unstemmed |
Besoin de Dieu et désir de Dieu: l'illusion d'une mort |
title_sort |
Besoin de Dieu et désir de Dieu: l'illusion d'une mort |
dc.creator.none.fl_str_mv |
Mahé, Michel |
author |
Mahé, Michel |
author_facet |
Mahé, Michel |
author_role |
author |
dc.subject.none.fl_str_mv |
RELIGION DIOS ATEISMO |
topic |
RELIGION DIOS ATEISMO |
dc.description.none.fl_txt_mv |
Fil: Mahé, Michel. Investigador independiente La mort de Dieu semblerait étre la grande victoire de la modernicé philosophique. Le Zarathoustra nietzschéen n'est pas le seul chantre de cette mort. Les m'in' et xxéine siécles ont retenti á plusieurs reprises de cette annonce, diversement affirmée par les athéismes feuerbachien, marxien, freudien, heideggerien notamment. La dénonciation de l'illusion religieuse, ou l'exclusion de la question de Dieu du champ philosophique, sont des expressions de cette diversité. En ce xx' siécle finissant, l'affaire semble entendue. I1 parait tellement naturel d'entendre des philosophes affirmer leur athéisme, mame si cela ne les empéche pas de continuer de vouloir penser ou d'affirmer le divin. Ce qui est un paradoxe guére plus surprenant que celul de leur tolérance tout aussi naturellement affichée. On affirme l'inexistence de Dieu, mais on respecte ceux qui affichent leur croyance. Est-ce vraiment faire preuve de respect que de tolérer que ses semblables se maintiennent dans l'illusion? Ce n'est tout du moins pas la démarche de Socrate qui n'a cessé de combattre l'endormissement de ses concitoyens, par amour pour eux. Cette forme moderne de tolérance confine, plutót qu'au respect, á la condescendance, qui lui parait bien incompatible. Ou alors, plus problématique pour les tenants modernes de la mort de Dieu, ils sentent l'absence de véritable rationalité dans l'affirmation de l'inexistence de Dieu, ramenant leur thése á un acte de volonté et non á un acte de connaissance. Ce qui fragilise la certitude de la mort de Dieu. Toujours est-il, et pour nous le probléme est véritablement lá, que cette victoire moderne n'est pas acquise. Elle repose sur une confusion relative á la nature désirante de l'homme, sur une occultation de certaines déterminations de cette nature. Dire de l'homme qu'il est un étre de désir, de désirs, est un lieu commun philosophique déjá visité á travers toute l'histoire des ídées. Citons, entre autres philosophes, Platon, Aristote, Epicure, Epictéte pour l'Antiquité; Spinoza, Hegel, Schopenhauer pour les temps modernes; et, plus contemporains, Nietzsche, Freud, Deleuze. Mais tant d'autres auteurs pourraient étre nommés... |
description |
Fil: Mahé, Michel. Investigador independiente |
publishDate |
2000 |
dc.date.none.fl_str_mv |
2000 |
dc.type.none.fl_str_mv |
info:eu-repo/semantics/article info:eu-repo/semantics/publishedVersion http://purl.org/coar/resource_type/c_6501 info:ar-repo/semantics/articulo |
format |
article |
status_str |
publishedVersion |
dc.identifier.none.fl_str_mv |
https://repositorio.uca.edu.ar/handle/123456789/12772 0036-4703 Mahé, M. Besoin de Dieu et désir de Dieu: l'illusion d'une mort [en línea]. Sapientia. 2000, 55 (207). Disponible en: https://repositorio.uca.edu.ar/handle/123456789/12772 |
url |
https://repositorio.uca.edu.ar/handle/123456789/12772 |
identifier_str_mv |
0036-4703 Mahé, M. Besoin de Dieu et désir de Dieu: l'illusion d'une mort [en línea]. Sapientia. 2000, 55 (207). Disponible en: https://repositorio.uca.edu.ar/handle/123456789/12772 |
dc.language.none.fl_str_mv |
fra |
language |
fra |
dc.rights.none.fl_str_mv |
info:eu-repo/semantics/openAccess https://creativecommons.org/licenses/by-nc-sa/4.0/ |
eu_rights_str_mv |
openAccess |
rights_invalid_str_mv |
https://creativecommons.org/licenses/by-nc-sa/4.0/ |
dc.format.none.fl_str_mv |
application/pdf |
dc.publisher.none.fl_str_mv |
Pontificia Universidad Católica Argentina. Facultad de Filosofía y Letras |
publisher.none.fl_str_mv |
Pontificia Universidad Católica Argentina. Facultad de Filosofía y Letras |
dc.source.none.fl_str_mv |
Sapientia Vol. LV, No. 207, 2000 reponame:Repositorio Institucional (UCA) instname:Pontificia Universidad Católica Argentina |
reponame_str |
Repositorio Institucional (UCA) |
collection |
Repositorio Institucional (UCA) |
instname_str |
Pontificia Universidad Católica Argentina |
repository.name.fl_str_mv |
Repositorio Institucional (UCA) - Pontificia Universidad Católica Argentina |
repository.mail.fl_str_mv |
claudia_fernandez@uca.edu.ar |
_version_ |
1836638358710779904 |
score |
13.070432 |