De l’usine à l’intime: Mise au travail par la maquila et vies d’ouvrières

Autores
Borgeaud Garciandia, Natacha
Año de publicación
2012
Idioma
francés
Tipo de recurso
artículo
Estado
versión publicada
Descripción
Sur fond de travail ouvrier dans l’industrie de la sous-traitance textile au Nicaragua, les observations et réflexions qui suivent cherchent à dégager les multiples éléments qui témoignent de la profonde pénétration des exigences liées à la mise au travail par la maquila dans les moindres recoins de la vie des ouvrières. La question posée pourrait être la suivante : prenant appui sur ce que nous livrent leurs récits2 , quels arrangements les ouvrières opposentelles – consciemment ou pas – à l’organisation du travail en provenance de l’usine ? Le verbe opposer doit être entendu ici non pas comme opposition et obstacle, mais comme réponse. Nous nous trouvons à Managua, la capitale du pays, auprès d’ouvrières des maquiladoras, entreprises sous-traitantes du textile qui produisent des heures durant tous types de vêtements aussitôt exportés aux Etats-Unis aux firmes leur ayant passé commande3 . Les ouvrières représentent plus des deux-tiers de la main-d’œuvre. Elles sont (presque) toutes mères. Elles sont (presque) toutes responsables de leur famille. Et lorsque l’on se penche sur l’impact des exigences du travail sur l’organisation de la main-d’œuvre, force est de reconnaître que les femmes, par leurs rôles de pourvoyeuses principales tant du point de vue économique que familial-affectif, sont bien davantage concernées que leurs homologues masculins. Et c’est en tant que pivot familial qu’elles sont ici présentes. La plupart des usines, qui bénéficient d’exemptions fiscales et douanières extrêmement avantageuses, sont, quant à elles, d’origine asiatique (Taïwan, Corée) et étasunienne. Elles se sont installées dans les années 1990, suite à la chute du gouvernement sandiniste et l’ouverture des marchés l’ayant accompagnée. Les gouvernements successifs, en soif d’emplois, se félicitent de l’aubaine. Qualifiées par le gouvernement de Bolaños (2002-2007) de « patrimoine économique de la Nation », elles deviennent rapidement les plus importantes pourvoyeuses de nouveaux emplois et trouvent ainsi légitimité auprès de l’ensemble des acteurs (Borgeaud-Garciandía, 2010).
Fil: Borgeaud Garciandia, Natacha. Facultad Latinoamericana de Ciencias Sociales. Sede Académica Argentina Buenos Aires; Argentina. Consejo Nacional de Investigaciones Científicas y Técnicas; Argentina
Materia
DOMINACION
TRABAJO
VIDA INTIMA
MAQUILADORA NICARAGUA
Nivel de accesibilidad
acceso abierto
Condiciones de uso
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Repositorio
CONICET Digital (CONICET)
Institución
Consejo Nacional de Investigaciones Científicas y Técnicas
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Fil: Borgeaud Garciandia, Natacha. Facultad Latinoamericana de Ciencias Sociales. Sede Académica Argentina Buenos Aires; Argentina. Consejo Nacional de Investigaciones Científicas y Técnicas; Argentina
description Sur fond de travail ouvrier dans l’industrie de la sous-traitance textile au Nicaragua, les observations et réflexions qui suivent cherchent à dégager les multiples éléments qui témoignent de la profonde pénétration des exigences liées à la mise au travail par la maquila dans les moindres recoins de la vie des ouvrières. La question posée pourrait être la suivante : prenant appui sur ce que nous livrent leurs récits2 , quels arrangements les ouvrières opposentelles – consciemment ou pas – à l’organisation du travail en provenance de l’usine ? Le verbe opposer doit être entendu ici non pas comme opposition et obstacle, mais comme réponse. Nous nous trouvons à Managua, la capitale du pays, auprès d’ouvrières des maquiladoras, entreprises sous-traitantes du textile qui produisent des heures durant tous types de vêtements aussitôt exportés aux Etats-Unis aux firmes leur ayant passé commande3 . Les ouvrières représentent plus des deux-tiers de la main-d’œuvre. Elles sont (presque) toutes mères. Elles sont (presque) toutes responsables de leur famille. Et lorsque l’on se penche sur l’impact des exigences du travail sur l’organisation de la main-d’œuvre, force est de reconnaître que les femmes, par leurs rôles de pourvoyeuses principales tant du point de vue économique que familial-affectif, sont bien davantage concernées que leurs homologues masculins. Et c’est en tant que pivot familial qu’elles sont ici présentes. La plupart des usines, qui bénéficient d’exemptions fiscales et douanières extrêmement avantageuses, sont, quant à elles, d’origine asiatique (Taïwan, Corée) et étasunienne. Elles se sont installées dans les années 1990, suite à la chute du gouvernement sandiniste et l’ouverture des marchés l’ayant accompagnée. Les gouvernements successifs, en soif d’emplois, se félicitent de l’aubaine. Qualifiées par le gouvernement de Bolaños (2002-2007) de « patrimoine économique de la Nation », elles deviennent rapidement les plus importantes pourvoyeuses de nouveaux emplois et trouvent ainsi légitimité auprès de l’ensemble des acteurs (Borgeaud-Garciandía, 2010).
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