Le début de la fin?: La journée du 20 juin 1792 revisitée
- Autores
- Escalante Stambole, Pablo Facundo
- Año de publicación
- 2018
- Idioma
- francés
- Tipo de recurso
- artículo
- Estado
- versión publicada
- Descripción
- Traditionnellement, l’historiographie de la Révolution française a interprété la journée du 20 juin 1792 comme le prélude de l’insurrection du 10 août suivant, et donc comme le premier pas vers l’abolition de la royauté et l’établissement de la Première République, qui ont finalement lieu le 21 septembre de la même année. Dans son étude sur la foule dans la Révolution, George Rudé souligne déjà la facilité avec laquelle les historiens peuvent tomber dans cette interprétation téléologique: “Il est assez facile, d’un point de vue rétrospectif, de voir dans les événements du 10 août –les Tuileries prises par la force armée, le roi déchu– l’aboutissement logique et inévitable des avanies subies par la monarchie en juin.”[1] Ainsi, Pierre Dominique assure que pendant la journée du 20 juin 1792 les manifestants ont cherché à renverser le trône, mais qu’“à cause du sang-froid royal, l’attaque s’est perdue dans le vide.”[2] Selon cet auteur, le fait que la royauté soit restée debout à la suite de cette journée ne fait que renforcer son interprétation de l’événement: “[Après le 20 juin] l’heure du combat est venue et cette fois, d’un combat à mort.”[3] Cette interprétation de l’événement ne présente aucune différence substantielle par rapport à celle de Jean Jaurès publiée au début du XXe siècle. En effet, pour l’auteur de l’Histoire socialiste de la Révolution française, la manifestation populaire du 20 juin 1792 met en évidence “que la lutte suprême entre la Révolution et la royauté était proche.”[4] De son côté, Marcel Reinhard se situe dans cette tendance interprétative lorsqu’il exprime que “le 20 juin le château du roi était envahi, et le 10 août il était conquis.”[5] François Furet propose, lui aussi, la même interprétation de l’événement lorsqu’il dit que “[c]e qui a échoué le 20 juin réussit sept semaines plus tard, le 10 août 1792.”[6] Dans le même sens, Laura Pfeiffer finit sa longue étude sur cet événement en suggérant que “[l]es journées du 20 juin et 10 août 1792 sont inséparables.”[7] Les exemples précédents révèlent une tendance interprétative au sein de l’historiographie de la Révolution française qui donne un sens prophétique à la journée du 20 juin 1792. Il y a semble-t-il une sorte de consensus historiographique selon lequel “[l]e 20 juin a été une répétition générale pour le 10 août.”[8] Au travers de l’insurrection du 10 août 1792, cette historiographie établit ainsi une relation causale entre le 20 juin et le 21 septembre, car la révolution d’août aboutit à la convocation de la Convention nationale qui décréterait l’abolition de la royauté lors de sa séance inaugurale. Post hoc ergo propter hoc...
Fil: Escalante Stambole, Pablo Facundo. Consejo Nacional de Investigaciones Científicas y Técnicas; Argentina. Universidad Nacional de San Martín; Argentina - Materia
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