Merleau-Ponty y Foucault: dos perspectivas sobre la “situacionalidad” del conocimiento en la filosofía francesa contemporánea

Autores
Cormick, Claudio Javier; Gómez, Mario Martín
Año de publicación
2017
Idioma
español castellano
Tipo de recurso
tesis doctoral
Estado
versión publicada
Colaborador/a o director/a de tesis
Raffin, Marcelo
Penelas, Federico Carlos
Descripción
En este trabajo intentaremos abordar críticamente los análisis de Merleau-Ponty y Foucault sobre el carácter situado del conocimiento en la realidad misma que es conocida (ante todo, del conocimiento como fenómeno histórico-social); esto es, sobre lo que -por brevedad- hemos escogido llamar la "situacionalidad" del conocimiento. Este carácter del conocimiento se analizará, en las próximas páginas, a partir de dos ejes principales: el problema de cómo ciertos procesos que condicionan nuestras tomas de posición funcionan de manera opaca para la propia conciencia, y la cuestión de si, y cómo, el conocimiento y la verdad pueden ser entendidos como relativos a ciertas condiciones.
La thèse essaie de montrer, à partir des cas de Merleau-Ponty et de Foucault, la manière dont deux types d’approches à la connaissance (comprise comme un phénomène « situé » dans des conditions psychiques, sociales et historiques) peuvent être mis en rapport. Du côté du phénoménologue, il s’agit d’une analyse sur les raisons ou fondements de la connaissance, lesquels, selon l’argumentation merleau-pontienne, ne peuvent pas être réduits à de simples causes, sous peine d’auto-réfutation. Du côté de l’« archéologue », puis « généalogiste », il s’agit d’une reconstruction des conditions de possibilité de la « connaissance » ; une analyse qui n’essaie pas de fonder ces prétentions épistémiques et les montre comme des résultats historiquement produits par des conditions contingentes. Deux thèmes principaux permettent de comparer les deux auteurs, sur la base d’une reconstruction du cours de Merleau-Ponty sur Les sciences de l’homme et la phénoménologie. En premier lieu, on trouve la question de l’opacité de la conscience qui pose le problème de savoir si l’on peut considérer comme « connaissance » le produit d’une activité qui est conditionnée par des facteurs auxquels la conscience ne peut pas accéder ou, a fortiori, qu'elle ne peut pas soumettre à un contrôle épistémique. Sur ce point, MerleauPonty soutient que les approches du « psychologisme », du « sociologisme » et de l’« historicisme » présentent la connaissance comme résultant d'un décalage entre, d’un côté, les causes de nos croyances et, d’un autre côté, nos raisons conscientes. Ce décalage produirait, selon le phénoménologue, des conséquences sceptiques auxquelles on ne peut échapper qu’en attribuant au sujet connaissant la possibilité d’une « réflexion radicale », grâce à laquelle on pourrait « transformer le conditionnement subi en conditionnement conscient ». En revanche, Foucault cherche à continuer et à approfondir les résultats de la psychanalyse, de la linguistique structurale et de l’ethnologie pour remettre en question le postulat d’un « primat » ou d’une « autonomie » de la conscience – une thèse qui selon lui aurait dominé la pensée française depuis Descartes jusqu’aux phénoménologues. L’approche « archéologique » et « généalogique » cherche donc à s’inscrire dans cette lignée de pensée anti-subjectiviste, selon laquelle la non- transparence de la conscience par rapport à elle-même apparaît comme une évidence empirique pure et simple. La thèse vise à démontrer que l’approche proposée par Merleau-Ponty surestime le besoin d'un contrôle épistémique conscient en raison même du manque, dans le cadre d’analyse du phénoménologue, d’une hiérarchie entre les mécanismes de production de croyances en fonction de leur degré de fiabilité. Selon Merleau-Ponty, si une prétention à la connaissance est le résultat « causal » de facteurs non consciemment contrôlés, cela suffit pour qu’elle soit discréditée. En ce qui concerne Foucault, il n’est pas du tout clair que l’analyse archéologique et généalogique nous donne des critères normatifs en mesure de distinguer entre ce qui est vrai et ce qui a été considéré vrai. De ce point de vue, on ne peut pas conclure que Foucault offre une épistémologie « normative », comme déclare Linda Alcoff — ce qui est bien sûr une faiblesse dès lors que l’« archéologue » est censé proposer une alternative aux mêmes problèmes qui avaient été l’objet d’une approche « subjectiviste » comme celle de la phénoménologie. En deuxième lieu, la thèse essaie de comparer les deux philosophes sur le terrain de la possible relativité de la connaissance. D’après Merleau-Ponty, la perte d’une « valeur intrinsèque », soit l’idée que « nos » vérités sont seulement des vérités relatives à nos conditions psychiques, sociales ou historiques, impliquerait qu’elles ne sont pas du tout des vérités. En d’autres mots, pour le phénoménologue, tout relativisme est un scepticisme et il faut donc s’appuyer sur un « positivisme phénoménologique » et sur l’idée d'une histoire de la connaissance comme « déploiement de la vérité » pour échapper à une relativisation de la valeur de notre connaissance. Etant donné l’échec de ces deux stratégies argumentatives de Merleau-Ponty, il semble raisonnable d'accorder du crédit à une alternative épistémologique relativiste comme celle de Foucault. La thèse essaie de démontrer que l’on peut, en effet, trouver un relativisme conceptuel chez Foucault (en particulier, dans l’idée de différents « régimes de vérité » associés à des domaines d’objets spécifiques). Reste que l’œuvre de l’« archéologue » et « généalogiste » n’arrive pas à résoudre une question normative centrale : celle de la méta-justification à la lumière de laquelle pourraient être justifiées les règles relativement auxquelles « nos » vérités seraient des vérités. Sans une semblable méta-justification, le relativisme tombe dans le simple constat de l’existence des régimes de vérité, ce qui ne suffit pas pour échapper aux conséquences sceptiques. En conclusion, un travail supplémentaire est nécessaire pour développer une solution relativiste tenable, et donc pour arriver à rendre le caractère historiquement et socialement « situé » de nos prétentions à la connaissance compatible avec leur valeur épistémique.
Fil: Cormick, Claudio Javier. Consejo Nacional de Investigaciones Científicas y Técnicas; Argentina. Universidad de Buenos Aires. Facultad de Filosofía y Letras; Argentina
Fil: Gómez, Mario Martín. Universidad de Buenos Aires. Facultad de Filosofía y Letras; Argentina
Materia
Teoría del Conocimiento
Situacionalidad
Merleau-Ponty
Foucault
Nivel de accesibilidad
acceso abierto
Condiciones de uso
https://creativecommons.org/licenses/by-nc-sa/2.5/ar/
Repositorio
CONICET Digital (CONICET)
Institución
Consejo Nacional de Investigaciones Científicas y Técnicas
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L’approche « archéologique » et « généalogique » cherche donc à s’inscrire dans cette lignée de pensée anti-subjectiviste, selon laquelle la non- transparence de la conscience par rapport à elle-même apparaît comme une évidence empirique pure et simple. La thèse vise à démontrer que l’approche proposée par Merleau-Ponty surestime le besoin d'un contrôle épistémique conscient en raison même du manque, dans le cadre d’analyse du phénoménologue, d’une hiérarchie entre les mécanismes de production de croyances en fonction de leur degré de fiabilité. Selon Merleau-Ponty, si une prétention à la connaissance est le résultat « causal » de facteurs non consciemment contrôlés, cela suffit pour qu’elle soit discréditée. En ce qui concerne Foucault, il n’est pas du tout clair que l’analyse archéologique et généalogique nous donne des critères normatifs en mesure de distinguer entre ce qui est vrai et ce qui a été considéré vrai. 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En premier lieu, on trouve la question de l’opacité de la conscience qui pose le problème de savoir si l’on peut considérer comme « connaissance » le produit d’une activité qui est conditionnée par des facteurs auxquels la conscience ne peut pas accéder ou, a fortiori, qu'elle ne peut pas soumettre à un contrôle épistémique. Sur ce point, MerleauPonty soutient que les approches du « psychologisme », du « sociologisme » et de l’« historicisme » présentent la connaissance comme résultant d'un décalage entre, d’un côté, les causes de nos croyances et, d’un autre côté, nos raisons conscientes. Ce décalage produirait, selon le phénoménologue, des conséquences sceptiques auxquelles on ne peut échapper qu’en attribuant au sujet connaissant la possibilité d’une « réflexion radicale », grâce à laquelle on pourrait « transformer le conditionnement subi en conditionnement conscient ». 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Selon Merleau-Ponty, si une prétention à la connaissance est le résultat « causal » de facteurs non consciemment contrôlés, cela suffit pour qu’elle soit discréditée. En ce qui concerne Foucault, il n’est pas du tout clair que l’analyse archéologique et généalogique nous donne des critères normatifs en mesure de distinguer entre ce qui est vrai et ce qui a été considéré vrai. De ce point de vue, on ne peut pas conclure que Foucault offre une épistémologie « normative », comme déclare Linda Alcoff — ce qui est bien sûr une faiblesse dès lors que l’« archéologue » est censé proposer une alternative aux mêmes problèmes qui avaient été l’objet d’une approche « subjectiviste » comme celle de la phénoménologie. En deuxième lieu, la thèse essaie de comparer les deux philosophes sur le terrain de la possible relativité de la connaissance. D’après Merleau-Ponty, la perte d’une « valeur intrinsèque », soit l’idée que « nos » vérités sont seulement des vérités relatives à nos conditions psychiques, sociales ou historiques, impliquerait qu’elles ne sont pas du tout des vérités. En d’autres mots, pour le phénoménologue, tout relativisme est un scepticisme et il faut donc s’appuyer sur un « positivisme phénoménologique » et sur l’idée d'une histoire de la connaissance comme « déploiement de la vérité » pour échapper à une relativisation de la valeur de notre connaissance. Etant donné l’échec de ces deux stratégies argumentatives de Merleau-Ponty, il semble raisonnable d'accorder du crédit à une alternative épistémologique relativiste comme celle de Foucault. La thèse essaie de démontrer que l’on peut, en effet, trouver un relativisme conceptuel chez Foucault (en particulier, dans l’idée de différents « régimes de vérité » associés à des domaines d’objets spécifiques). Reste que l’œuvre de l’« archéologue » et « généalogiste » n’arrive pas à résoudre une question normative centrale : celle de la méta-justification à la lumière de laquelle pourraient être justifiées les règles relativement auxquelles « nos » vérités seraient des vérités. Sans une semblable méta-justification, le relativisme tombe dans le simple constat de l’existence des régimes de vérité, ce qui ne suffit pas pour échapper aux conséquences sceptiques. En conclusion, un travail supplémentaire est nécessaire pour développer une solution relativiste tenable, et donc pour arriver à rendre le caractère historiquement et socialement « situé » de nos prétentions à la connaissance compatible avec leur valeur épistémique.
Fil: Cormick, Claudio Javier. Consejo Nacional de Investigaciones Científicas y Técnicas; Argentina. Universidad de Buenos Aires. Facultad de Filosofía y Letras; Argentina
Fil: Gómez, Mario Martín. Universidad de Buenos Aires. Facultad de Filosofía y Letras; Argentina
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Cormick, Claudio Javier; Gómez, Mario Martín; Raffin, Marcelo; Penelas, Federico Carlos; Merleau-Ponty y Foucault: dos perspectivas sobre la “situacionalidad” del conocimiento en la filosofía francesa contemporánea; 16-11-2017
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